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Il était une fois... Un drame!

C'est l'heure du dodo, ma petite deuxième qui est très expressive éclate en sanglots parce qu'elle ne trouve plus sa chère doudou (qui est forcément dans la maison puisqu'elle l'avait une heure plus tôt!).  À l'entendre, on dirait qu'elle s'est cassé un bras, un pied et le nez!  Ici à la maison, personne ne bronche, nous sommes habitués aux réactions fortes de notre petite dramaturge en herbe.  Sa vie est une pièce de théâtre avec les réactions théâtrales qui viennent avec.   Que ce soit des réactions positives ou pas...

 

Dans les faits, c'est son cerveau limbique qui prend totalement le contrôle, le cerveau d'en bas, celui qui gère les émotions.  Pour ceux qui ont vu le fantastique film d'animation Sens dessus dessous, c'est le party dans la tour de contrôle et il n'y a plus de place pour la réflexion (le cerveau néocortex).  Les émotions ont pris d'assaut la tour de contrôle et appuient sans réfléchir sur les boutons.  Il faut savoir que le cerveau est pleinement mature que vers le milieu de la vingtaine.  Il est donc tout à fait normal pour nos petits cerveaux en développement de perdre le contrôle complètement (elle a 6 ans) à certains moments.  Dans ces cas-là, il n'y a rien à faire, il faut attendre que l'orage passe pour avoir accès au cortex (le cerveau d'en haut, celui qui permet de réfléchir et de raisonner).  Ici, plusieurs moyens sont employés pour revenir au calme.  (Voir le fichier Retour au calme à téléverser plus bas)   Lorsqu'elle est calme et que l'orage est passé, c'est possible de revenir sur la situation. Lorsqu'on en discute avec elle, elle comprend normalement que sa réaction était démesurée par rapport à la situation, mais ça n'empêche pas le party d'émotions de reprendre le contrôle de son cerveau dès la prochaine situation problématique pour mademoiselle. (Voir l'article précédent sur le cerveau)

 

Dernièrement, grâce au merveilleux livre Le cerveau de mon enfant, j'ai tenté une expérience.  Je sais qu'elle réagit de cette façon principalement parce que son cerveau est immature, mais je voulais lui faire prendre conscience de ces épisodes où les émotions prennent le dessus.  Mon but était de l'éduquer afin qu'elle puisse éventuellement se rendre compte lorsqu'elle réagit trop fortement pour les besoins de la cause et ainsi, un jour, arriver à moduler ses réactions.  Ça a tellement bien fonctionné que j'ai voulu vous partager!

 

J'ai commencé par lui parler du cinéma, du drame, des réactions au théâtre.  J'ai joué des personnages devant elle, des personnages qui s'expriment haut et fort.  J'y ai mis beaucoup de cœur et d'expression (n'ayez pas peur de parler fort, c'est encore plus «vrai»).  Ensuite, je lui ai expliqué que pour chaque situation il y avait une réaction bien ajustée qui pouvait être utilisée.  Je lui ai aussi parlé du la raison d'ajuster correctement nos réactions (elles permettent aux gens autour de saisir le degré d'urgence de la situation et ainsi intervenir adéquatement).  Aussi, j'ai nommé ma difficulté à lire l'urgence dans ses propres réactions parce qu'elles sont toujours à 10 dans l'échelle d'intensité et ce peu importe le degré d'urgence réel.  Je l'ai félicitée (vraiment et sincèrement), parce qu'elle est une parfaite comédienne (il y a toujours un côté positif à chaque trait de caractère plus dérangeant)!  Puis, nous avons discuté de plusieurs situations et des réactions appropriées pour celles-ci.  Elle saisissait bien ce que je voulais dire, et comprenait de plus en plus ce que voulait dire la juste réaction. 

 

Finalement, je lui ai demandé de m'aider, j'avais besoin de son aide pour bien l'accompagner, je lui ai demandé de bien choisir ses réactions pour que je puisse intervenir adéquatement auprès d'elle. 

 

Pour terminer ma petite intervention sur une note ludique, nous nous sommes amusées à jouer (comme une mini-pièce de théâtre) des situations.  Pour chacune des situations, je faisais une réaction ajustée et une démesurée.  Mes deux filles devaient trouver quelle réaction était la plus ajustée.  Puis, ce fut à leur tour de jouer des situations et à moi de choisir la bonne réaction. 

Exemple de situation : je ne trouve plus mon jouet. 

Réaction #1 : crier et pleurer très fort. 

Réaction #2 : «Maman, as-tu vu mon jouet?  Je ne le trouve plus.» Avec une voix un peu triste.

Avez-vous trouvé la situation appropriée?

 

Fous rires et plaisirs garantis.

 

Les réactions démesurées de ma grande fille ont chuté de moitié à la suite de cette intervention.  Maintenant, lorsqu'elle réagit un peu trop fort, je lui demande si elle ne me fait pas un peu de cinéma.  Souvent, elle rit et ajuste sa réaction.  Ce n'est pas réglé complètement, son cerveau n'est pas complètement prêt, mais nous sommes sur la bonne voie, la voie de la connaissance.

 

Mélissa Desrosiers, enseignante

 

 

 

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Trucs retour au calme
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